La phase d’élaboration du plan régional santé environnement a donné place, à une décision collective, de proposer des projets structurants en santé environnement, en déclinaison des mesures prioritaires et pendant toute la durée du plan. Coordonnés et soutenus par les pilotes, ces projets feront l’objet d’engagements financiers, d’un suivi et d’une valorisation auprès de la communauté régionale santé environnement.
Les projets structurants
Un concours des projets santé environnement portés par des jeunes de Provence-Alpes-Côte d’Azur
S’adressant aux jeunes lycéens ou étudiants en formations médicales, paramédicales et du travail social, ce concours sur des projets en santé environnement proposera aux lauréats un financement et une séquence de valorisation via la remise d’un prix ou d’un trophée. Il permettra d’encourager les jeunes à passer à l’action, de promouvoir leur prise d’initiative et de favoriser l’exercice et l’apprentissage d’une citoyenneté active sur les enjeux de santé environnement qui les préoccupent. A ce titre, le dispositif des éco-ambassadeurs déployés dans les lycées pourrait être élargi aux étudiants du sanitaire et du social.
Les boosters de l’urbanisme favorable à la santé : la mise en réseau des acteurs de l’Urbanisme à la santé au niveau départemental
Le 4ème plan régional santé environnement vise à impulser la création de boosters de l’urbanisme favorable à la santé , déployées par les services déconcentrés et agences de l’Etat (ARS-DREAL, DDTM, CEREMA, ADEME), en partenariat avec les acteurs de l’urbanisme, de l’architecture et de l’aménagement (agences d’urbanisme…), ainsi que les collectivités territoriales engagées (communes, Départements et Etablissements publics de coopération sanitaire). Ces nouvelles approches viseront à promouvoir une planification urbaine favorable à la santé, en ciblant spécifiquement les élus et les services des collectivités.
Un « Baromètre jeunes santé environnement » en Provence-Alpes-Côte d’Azur
En 2017, l’Observatoire régional de la santé (ORS) Provence-Alpes-Côte d’Azur a réalisé un Baromètre santé environnement, auprès d’un échantillon représentatif de la population régionale de 1 960 personnes âgées de 18-75 ans. La sensibilité des Français pour les questions environnementales et climatiques augmente depuis plusieurs années, notamment chez les jeunes (A. Koschmieder et al., 2019). Dans le contexte du réchauffement climatique, de multiplication des catastrophes naturelles (incendies de forêt, inondations, etc.) au niveau national mais aussi dans notre région, de l’apparition ou réapparition de certains risques infectieux (Covid-19, chikungunya, dengue), il est vraisemblable que les perceptions et connaissances de la population relative à la qualité de l’environnement, de ses effets sur la santé, et des actions menées par divers types d’acteurs aient évolué. L’actualisation du baromètre santé environnement sera réalisée en 2024 auprès de la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec un focus sur les jeunes. Cette enquête permettra d’apprécier l’évolution de leurs opinions, perceptions et connaissances ; d’évaluer la satisfaction des habitants de la région dont les jeunes vis-à-vis des informations et des politiques menées sur la santé environnement ; d’évaluer la disposition des jeunes à s’impliquer en faveur de l’environnement et leurs besoins en termes de soutien, de guidage et d’accompagnement.
La structuration d’un réseau régional « une seule santé»
La démarche « une seule santé» est une approche intégrée (globale et multisectorielle) qui permet de mieux prendre en compte les interactions entre santé humaine, animale/végétale et des écosystèmes. La compréhension et l’appropriation de cette démarche nécessitent l’échange de connaissances et de compétences entre les différents acteurs concernés : médical, vétérinaire, environnemental, politique et socio-économique.
Si une offre de formation « une seule santé» se développe au niveau national (dans le cadre du PNSE 4 notamment) pour les professionnels et décideurs de ces différents secteurs, et si les initiatives locales se multiplient, il n’existe pas au niveau régional d’instance interdisciplinaire réunissant l’ensemble de ces acteurs pour une mise en œuvre concrète et structurée de cette démarche. Dans ce contexte, les pilotes du PRSE 4 souhaitent initier la création d’un réseau régional « une seule santé». Ce réseau aura vocation à s’articuler avec d’autres planifications telles que la future stratégie régionale biodiversité (SRB) [1] à laquelle il pourra contribuer.
Extension de la surveillance des cancers
La surveillance des cancers, initiée dans le cadre l’observatoire des cancers du rein, de la vessie et des leucémies aiguës de l’adulte dans les Bouches-du-Rhône (REVELA 13), sera élargie à tous les cancers et possiblement à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour permettre la détection de clusters géographiques de surincidence des cancers chez les adultes liés à des pollutions environnementales. Un travail exploratoire de préfiguration de ce nouvel observatoire de la surveillance des cancers sera réalisé en amont pour identifier ses modalités de mise en œuvre (automatisation de la collecte de données notamment).
100 % des établissements de santé et médico-sociaux publics de Provence-Alpes-Côte d’Azur engagés dans l’éco-conceptions des soins
Face à l’urgence de soutenir la décarbonation du système de santé, l’engagement des établissements de santé et médico-sociaux dans une démarche d’éco-conception des soins est une priorité. Les achats de médicaments et réactifs ainsi que les achats de dispositifs médicaux représentent en effet plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur de la santé, selon le rapport du shift project d’avril 2023.
Ce projet emblématique se traduira par la mise en place d’un dispositif global de soutien à l’ensemble des volets d’une démarche d’éco-conception des soins : l’accompagnement sur la méthode, mais aussi la sensibilisation et la formation des professionnels de santé à l’urgence climatique, à la transition bas-carbone et à l’éco-conception des soins, avec pour objectif de mieux appréhender l’impact carbone des pratiques médicales ; le financement des projets d’investissements ; la valorisation, le recensement et la capitalisation des démarches dans un objectif de transfert d’expérience et de compétence. La mise en réseau des professionnels de santé et futurs professionnels de santé, des acteurs de la recherche et des industriels, constituera un levier pour favoriser les innovations, les usages et le développement de nouveaux produits et services de santé.
Un Green data hub régional pour mieux mesurer les impacts sanitaires des projets de transformation industrielle en région
La décarbonation de l’économie française est un enjeu majeur et prioritaire de la planification écologique. En région, la zone Fos-Berre Gardanne-Meyreuil représente 51 % des émissions régionales de GES et 16% des émissions industrielles nationales. Pour accompagner les projets industriels Fos-Berre Gardanne-Meyreuil, une démarche collective a été engagée sous l’impulsion du Préfet des Bouches-du-Rhône, du Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et de la Présidente du Département des Bouches-du-Rhône, Présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence. 142 millions d’euros de fonds européens « transition juste » sont mobilisés pour accompagner ce territoire dans sa transition climatique, grâce à une transformation profonde de son modèle industriel.
Pour avoir une meilleure connaissance et suivi des impacts sanitaires de ces projets industriels, l’identification des besoins en données environnementales et de santé, des modalités de leur mobilisation et de leur valorisation, sont essentielles. Dans ce contexte, les pilotes du 4ème PRSE souhaitent s’engager sur la constitution d’un réseau réunissant les acteurs de l’observation (centres ressources tels que l’Observatoire régional de la santé (ORS), l’association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air AtmoSud, etc.), de la recherche et de l’innovation, réseau sur lequel ils pourront s’appuyer pour élaborer un catalogue de données. Cette démarche s’inscrira dans les travaux nationaux de création d’un Green data hub.
[1] Stratégie Régionale Biodiversité approuvée par la Région par délibération n° 23-0792 du 15 décembre 2023